5.Dénigrée car mon métier menace
Dans cette série « 13 reasons why j’arrête de bosser avec les hommes »
Je te parle d’un phénomène que je connais bien, car ma simple existence dans l’espace public dérange (femme fatale inratable qui a confiance en elle : bonchour ~)
Seulement voilà, depuis que j’annonce « je suis conseillère en séduction » devant des hommes, je me retrouve face à des garçons qui se sentent soudainement tout petits face à moi et qui ont besoin d’utiliser toutes les techniques possibles pour dénigrer mon travail ou ma personne vite, vite vite sans quoi ils risquent l’étouffement :
Dénigrer mes clients, « t’aident des cas sociaux »
Me décrédibiliser : « Et t’es qui pour aider des hommes à draguer ? »
M’attaquer sur mon physique, « parce que tu te fais draguer souvent, toi ? Tu t’y connais en séduction ? »
Faire des blagues banalisant les violences masculines, minimisant mes propos.
Et tant d’autres techniques petit ! Petit ! Tellement bas, si bas …
Alors que le soir même ou le lendemain, ces mêmes hommes me recontactent pour bosser avec moi, souvent comme si de rien n’était !
La vérité, c’est qu’une femme qui regarde les hommes droit dans les yeux sans rire à leurs blagues et qui se place comme spécialiste de la séduction, ça donne des sueurs froides à ceux qui ne sont pas à l’aise avec leur masculinité et encore moins avec la féminité puissante.
Booh ! 👻
Au début, je m’amusais de ce phénomène, mais à la longue : cette violence, si je peux m’en passer … je le fais.
Une fois, j’ai bossé pendant plusieurs mois avec 4 hommes qui sont des amis d’enfance et qui ont tous les 4 dénigré mon travail en groupe lors d’une rencontre en soirée pour ensuite me recontacter un à un pour mon expertise en me faisant promettre de ne surtout rien dire aux 3 autres. Chacun ignorait que les trois autres bossaient avec moi sur la même période.
Au-delà de trouver ça pathétique, je suis triste pour leur soi-disant amitié de longue date. Cacher sa « vulnérabilité » à ses amis … c’est se sentir très seul.
Mon travail s’est teinté de gris comme un filtre qu’on met sur une image.
Durant ces trois dernières années, j’ai bossé avec autant d’hommes que de minorités de genre, pourtant les personnes qui dénigrent mon travail ou ma personnalité parce qu’elles se sentent menacées sont bien les hommes cis. Voici donc une des raisons qui me poussent aujourd’hui à me couper du travail avec les hommes et à me consacrer aux femmes et à mes adelphes queer.